Étude : randonner seule ou en groupe ?
En France, plus de 16 millions de personnes ont adopté la randonnée pédestre. En effet, la randonnée, sous toutes ses formes, est le sport préféré des Français : début 2020, il a été démontré que quasiment 60% la pratique régulièrement ou occasionnellement. Parmi eux, 55% sont des personnes qui vivent seuls ou en couple et 43% ont entre 50 et 70 ans. Avec la crise sanitaire, cette tendance n’a fait que grandir puisque les Français ont pu redécouvrir cette liberté et ce plaisir qu’offre la marche.
Lorsque l’on parle de randonneurs et randonneuses, ce ne sont pas seulement les personnes licenciées dans des associations ou clubs, mais aussi des femmes, des hommes qui aiment s’adonner à cette activité : que ce soit le week-end, la semaine, autour de chez soi ou à l’autre bout du monde. Nous avons tous, au moins une fois, pu se ressourcer à travers la randonnée. C’est ce qui en fait un sport universel.
La randonnée, plutôt seule ou en groupe ?
Beaucoup ont découvert la randonnée grâce à leur famille ou à une amie qui les y a initiés. Ce qui est agréable lorsqu’on est en groupe, c’est l’aspect convivial autour d’une passion qui nous anime, mais ce regroupement est surtout dû à des peurs.
1/ La peur de l’insécurité
C’est celle qui revient majoritairement lorsqu’on interroge les femmes. En effet, lorsqu’on randonne seule, on est souvent dans des chemins et endroits plutôt isolés. La crainte de faire une mauvaise rencontre est donc bien présente. De même que quand on cherche des endroits pour passer la nuit : nous ne sommes jamais sûres de l’endroit où l’on va tomber, si les personnes qui s’y trouvent sont vraiment bien intentionnées. Cela nous rajoute encore un stress dont nous n’avons nullement besoin.
2/ La peur de se perdre
Cette crainte, elle est compréhensible, mais surtout due à un manque de connaissance. Les marcheurs ont souvent tendance à suivre le groupe sans prendre la peine de vraiment lire une carte. Cependant, aujourd’hui, avec toutes les nouvelles technologies à notre portée, les chances de se perdre sont très minces voire inexistantes.
3/ La peur de se blesser
C’est une autre peur qui est bien présente : la peur de chuter lorsqu’on longe une falaise, se faire renverser sur la route, ou simplement se fouler la cheville au milieu d’une forêt. Pour palier à cela beaucoup préfèrent randonnée en groupe avec ce sentiment qu’on est plus en sécurité lorsqu’on est entouré.
Pourtant, quand on randonne seule, nous sommes extrêmement prudents, tous nos sens sont en éveil et, finalement, les accidents sont plus rares.
Les avantages de la randonnée solo
Bien que ces peurs soient présentes, la randonnée en solo offre beaucoup d’avantages aux marcheurs et marcheuses. Quand on décide de se lancer seul, nous n’écoutons que nous et donc suivons notre propre rythme, alors qu’en groupe, cela peut être agaçant par moment : certains marchent trop lentement, d’autres trop vite. Il faut suivre un rythme qui nous est imposé. Quand on est seul, plus de problème, nous sommes maîtres de nos envies.Un autre avantage très recherché chez les randonneurs et randonneuses solo, c’est celui de pouvoir se retrouver avec soi-même. Marcher nous permet de clarifier nos pensées, de reconsidérer nos priorités et parfois même, prendre de grande décision. C’est un très bon moyen de retrouver de la motivation et être fier de soi. Pouvoir randonner au milieu de la nature, c’est une chance que nous avons, et quand on est seul, on apprécie pleinement ce moment. C’est simplement nous, et le murmure du vent dans les feuilles.
Qui sont les personnes qui randonnent seuls ?
Des femmes, des hommes, qui ont décidé que ce moment leur était destiné à eux et qui veulent simplement se retrouver et apprécier pleinement cette liberté. La Fédération Française de Randonnée a réalisé un sondage qui a démontré que 62,3% des hommes préfèrent randonner seuls, contre 51,3% de femmes.
D’où vient cette différence ?
Comme vu sur le sondage, davantage d’hommes randonnent en solo, alors que d’autres études ont montré les femmes sont la force motrice du boom du voyage en solo : plus de 85% des voyageurs solo sont des femmes. Ce chiffre ne cesse d’augmenter au fil du temps. Alors pourquoi ce chiffre diffère lorsque l’on parle de randonnée ?
1/ La peur de l'insécurité, plus présente chez les femmes.
Comme on l’a vu, le premier frein à la randonnée en solo, c’est l’insécurité. Randonner seule fait plus peur que le voyage solo, simplement, car les femmes craignent de se retrouver seules dans un endroit isolé alors que lorsque l’on voyage solo, on est plus souvent entourées d’autres personnes et l’on a beaucoup moins l’occasion de se retrouver dans un lieu isolé sauf si on le décide. Des études ont montré que 76% des femmes ont voyagé solo ou en ont envie. Beaucoup ne le font pas, car 81% d’entre elles ont peur pour leur sécurité.
2/ Se sous-estimer
On a souvent tendance à se dénigrer en voyant les baroudeuses qui parcourent le monde en solo sans crainte ni peur. On ne se sent pas capable de faire de même, mais bien souvent, l’insécurité que nous ressentons est beaucoup trop importante par rapport à la réalité des choses. De plus, notre famille et nos amis ont tendance à ne pas être de notre côté et craindre pour notre sécurité ce qui nous fait nous sentir encore moins confiantes à l’idée de partir seule. Nous sommes bien souvent découragées.
3/ La charge mentale
C'est bien connu, les femmes gèrent plus souvent le quotidien de la famille, en plus de leur travail. Cela amène une charge mentale bien plus présente chez les femmes, comme le montre cette analyse. Alors gérer en plus l'organisation d'une randonnée en solo ? Beaucoup jettent l'éponge avant de commencer.
Quel dommage, car justement, marcher seul est un excellent moyen de se vider de cette charge mentale.
Quelles sont les solutions ?
1/ S’inspirer de témoignage
Vous pouvez aussi commencer par accueillir chez vous des randonneuses de passage, et ainsi discuter avec elles, prendre des conseils, voir dans leur visage le plaisir qu’elles ont de vivre cette aventure et imaginer ce même sourire sur vous.
3/ Commencer petit
Ensuite vous pourrez allonger le parcours, ou prendre un train pour aller à l’autre bout du pays… ou du monde !
4/ Bien planifier ses étapes et hébergements
Vous pouvez aussi utiliser la plateforme La Voyageuse. Vous aurez ainsi la possibilité d’être accueillie chez des femmes qui vous ouvrent leurs portes durant votre périple. En effet, La Voyageuse met en relation des voyageuses solo et des hébergeuses solidaires qui les accueillent généreusement chez elles et leur offrent un hébergement sécurisé. C’est aussi un moyen de faire des rencontres authentiques avec des personnes de la région qui pourront vous guider et partager des moments conviviaux avec vous.
Alors on se lance ?
La marche en solo nous permet de nous évader, de se reconnecter avec nous-même, mais elle a aussi des bienfaits sur notre santé et notre corps, c’est prouvé. Les peurs que nous ressentons face à cette solitude ne doivent pas être un frein. Vous n’avez aucune raison de vous priver de partir à l’aventure avec votre sac à dos en guise de seul compagnon : c’est votre choix, vos envies et surtout, votre liberté.
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L’équipe de rédaction :
Grandes voyageuses, ou femmes qui osent l’aventure pour la première fois, les rédactrices de NomadSister sont toutes des passionnées de voyages. Elles partagent leurs conseils et expériences avec cette envie de vous donner des ailes.
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